Merci, monsieur Probst !
Si vous ne
connaissez pas sa plus célèbre créature, une petite blonde à couettes en salopette rouge, et sa bande d'amis à poils, vous ne savez pas qui est Pierre Probst et vous avez certainement loupé
quelque chose dans votre enfance. Depuis que j'avais vu une petite brève annonçant dans ELLE (merci Belle-maman, parfois on y trouve des pépites, entre 300 pages de pub et/ou de mode inabordable)
la tenue d'une exposition consacrée à Caroline à Versailles, je rêvais d'y emmener Petit Brun et Petit Châtain. Nous avions projeté une première visite le week-end de la Pentecôte, mais le musée
Lambinet était fermé et dimanche et lundi. Et comme c'est l'un des
derniers week-ends de beau temps que nous ayons eu, au final, nous sommes bien contents de l'avoir passé dehors. Dimanche, c'était le temps parfait pour aller dans un musée : pluvieux, humide et
gris. Cerise sur le gâteau, l'expo est gratuite pour les enfants, les profs et les baveux, heureusement le Capitaine s'est acquitté de son entrée, histoire de soutenir la culture.
Caroline figure parmi mes albums préférés. Nous n'en avions pas tant que ça (ou alors peu ont survécu à nos mains malhabiles), mais il y avait aussi, l'été, la plongée dans les grands
albums (édition 1960's) de Grand-Maman et de ses sœurs qui étaient fabuleux. Aussi, l'année dernière, j'ai offert un premier album à Petit Brun, Caroline à Paris. Parce que la petite
héroïne me semblait plus convenir à des petits garçons que Martine, beaucoup plus "girly" (quoique, on lit aussi Martine aux sports d'hiver, et le très vintage Martine prend
l'avion plaît beaucoup chez leur arrière-grand-mère). Les éditions Hachette auraient d'ailleurs préféré que Caroline soit un garçon, mais comme Pierre Probst n'avait qu'une fille, Simone, il
a imposé son héroïne. Petit Brun et Petit Châtain s'identifient eux beaucoup plus aux animaux (selon ce qui arrive au cours des planches), et c'est généralement moi... qu'ils relient à Caroline
(bien que, niveau teinture, ce ne soit pas du tout raccord !) Nous aimons aussi retrouver dans les albums les gares des environs, car Pierre Probst a longtemps habité dans les environs de la
petite maison... Et sans rêver, je suis sûre que la gare de Caroline invite ses amis, le premier album de la série, est celle que je fréquente tous les matins !
Une chose est sûre : la muséographie était destinées aux lecteurs de la première heure de Caroline. Petit Brun et Petit Châtain n'étaient pas forcément à la hauteur des vitrines ou des cadres
contenant les planches originales, nous obligeant à les avoir souvent dans les bras. C'était mieux à l'étage, où l'on s'est amusé à les photographier dans une Caroline en carton grandeur nature
(ou presque)
Avant de regarder un documentaire (25 minutes, très très long quand les chers petits trouvent très vite de quoi faire du bruit avec les tablettes des sièges, lorsque la salle de projection
accueille des conférences...), qui rappelait la naissance de la série, vendue à plus de 40 millions d'exemplaires (autant que Walt Disney). Heureusement, ensuite, nous avons découvert le coin des
livres (avec de super coussins décorés de la petite blondinette, que j'aurais bien embarqué, mais ils n'étaient pas à vendre, et je n'étais pas la seule à loucher dessus, d'autres petites filles
les avaient aussi repérés...) et la pêche à la ligne avec des albums en édition originale dont Petit Châtain a très vite compris le principe, heureusement, les gardiens étaient d'une patience
angélique.
Entretemps, avec Grand-maman, nous avions opéré une véritable razzia dans la petite bouquinerie sise au rez-de-chaussée. Car le drame, c'est que sur les 44 albums originaux de Caroline, seuls 18 ont été réédités (et encore, avec des planches en moins, comme dans Caroline à travers les âges, un best seller dans notre petite maison). Il y en avait pour tous les portes-monnaies : des rééditions d'albums du Coq d'or à moins de 2 euros pièce quand les originaux, avoisinent les 50 euros s'ils sont en excellent état). Les grands albums de Caroline, eux, avoisinaient les 30 euros... Mais Grand-maman n'a pas résisté à l'appel de Caroline en Europe, et a reposé à regret Caroline en Inde... Le bouquiniste nous a confié avoir du mal à suivre la demande depuis l'ouverture de l'exposition et être littéralement dévalisé.
Mais comment résister à la beauté du dessin, aux couleurs et aux détails si précis ? Comment ne pas adorer les aventures de la petite bande, sans parents ni adultes aux basques ? Petit Brun et Petit Châtain ont bien repéré que nous étions rentrés les bras chargés de trésors... Trésors qui viendront alimenter la hotte du Père Noël ou les anniversaires... Et en attendant, la chasse aux « incunables » est ouverte !