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La petite maison dans la banlieue

Février sans moi

3 Mars 2021, 18:53pm

Publié par lapetitemaison

Février sans moi

Le couvre-feu de 18 heures m'a plongée dans la morosité. Plus envie d'écrire, le moral plombé par l'enchaînement ultra-routinier des semaines : travail pendant cinq jours, avec des pauses déjeuner ultra minutées si par malheur j'avais envie de faire une course, 18 heures, plus de possibilité théorique de sortir acheter une baguette de pain, poster une lettre, voire même, soyons, pousser jusqu'au Monop pour un achat de première nécessité non alimentaire. J'avais l'impression d'être tout à fait enfermée chez moi : boulot-dodo les jours sans métro. 

Les trois semaines avant les vacances ont été rythmées par l'inquiétude et des soupçons d'être cas contact : une fièvre bizarre de Colombine (38,5, enrhumée depuis une semaine), donc un jour d'école séché pour tout le monde (et une RTT à résidence pour moi), puis un retour de sortie scoute où Asparagus se retrouvait cas contact (avec appel de la Sécurité sociale pour s'enquérir du résultat de son test), et enfin, la veille des vacances, Nimbus, qui avait déjeuné avec son meilleur ami au collège, qui se retrouvait cas contact d'un variant sud-africain ou brésilien (enfin, un Covid pas ordinaire).

 

 

Février sans moi
Février sans moi
Février sans moi

La maman dudit meilleur ami nous avait prévenu le vendredi des vacances, nous avions prévu de faire tester Nimbus lundi puis de partir en Touraine. Mais voilà que samedi, le Covid s'annonçait plus compliqué, et lundi, le collège envoyait le mail de l'ARS. Plutôt que de partir et de devoir faire demi-tour si le test était positif, il fut décidé d'attendre le résultat et de s'isoler à la maison trois jours (chouette). Au vu du résultat négatif, direction le bord de la Loire, le fleuve sorti de son lit, l'air pur, les balades sans masque, le ciel néanmoins gris et pour moi, une semi-semaine de vacances (du mardi au dimanche). 

Et c'est là, pendant cette pause au vert, que je me suis rendue compte à quel point cette période avait été exténuante, poisseuse d'incertitudes, un tunnel aussi long que celui entre les stations de RER La Défense et Charles-de-Gaulle-Etoile. Il fallait néanmoins avancer dans les devoirs, entre Nimbus et Colombine qui avaient mille choses à revoir et Asparagus qui n'avait rien à faire, même une fiche de lecture relou, arbitrer les conflits entre cousines ou entre fratrie. 

Et puis, loin de la ville, se rendre compte que le printemps était tout près. Dans les perce-neige apparus sur la levée, dans les minutes de clarté grappillées de jour en jour, dans les fleurs du camélias qui de boutons se déployaient entièrement. 

 

Février sans moi

Les enfants sont restés une semaine de plus au vert. Mais déjà, la bascule était faite : l'hiver était derrière nous, et surtout cette période grise de janvier-février qui m'a toujours parue interminable, après l'effervescence de Noël. Se voir, mais en petit comité, et vite, pour être chez soi avant 18 heures (ce qui a donné lieu à des succession d'amis, au déjeuner, au goûter, les nôtres et ceux des enfants, un peu deux salles, deux ambiances, deux générations). Au bureau comme au télébureau, on peut maintenant déjeuner dehors, ou du moins prendre l'air pour un café. Et cela change tout. Enfin, j'espère. 

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