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La petite maison dans la banlieue

Who can ever be tired of Bath ?

18 Septembre 2017, 20:55pm

Publié par lapetitemaison

Who can ever be tired of Bath ?

Parties de Paris vendredi à 9 h du matin, un Eurostar, un peu de métro et un train plus tard, nous voilà vers 13 h 45 à Bath, sous le soleil (plutôt inespéré au vu de la météo de la matinée des prévisions du week-end). Nous allons déposer nos bagages à l'hôtel, sis à six minutes à pied de la gare, ce qui est parfait : le vieux centre historique de Bath se parcourt aisément en marchant, ce que nous ferons tout le week-end, comme les héroïnes austiniennes qui battaient la campagne par tous les temps.

Le bed and breakfast donne sur une petite place ronde, avec un énorme platane. Nous y serons comme des cocottes en pâte, avec un délicieux breakfast le matin. La place est un peu bruyante la nuit (pas de double vitrage), mais cela ne nous empêchera pas de dormir. Comme il fait vraiment très beau, nous filons à Prior park, cité dans un des articles que j'ai imprimé pour le week-end, comme une promenade idéale pour aller à la recherche de Mr Darcy.

Grâce à une itinérance des données un peu aléatoire (le GPS était soit en avance soit en retard sur notre progression) (et à un plan), nous arrivons une heure et demie avant la fermeture du parc, à 17 h 30 : de quoi le visiter presque seules au monde, de profiter de la vue magnifique sur Bath, d'admirer Prior's mansion (aujourd'hui une école), et de découvrir l'adorable pont sur l'étang, "parfait pour une demande en mariage", et lieux de nombreux rendez-vous, à en croire les graffitis parfois anciens sur les colonnes.

Who can ever be tired of Bath ?
Who can ever be tired of Bath ?

Le soir, après notre dîner dans la plus vieille maison de Bath et être entrées dans un pub écouter un chanteur-guitariste jouer pêle-mêle Oasis, Robbie Williams, The Small faces, Electric Light Orchestra… et bien évidemment Radiohead, il était temps de faire les dernières finitions à nos robes – coudre les boutons et le ruban de la robe de L. – et d'aller enfin nous coucher.

Car le lendemain, nous devions être à 10 h 30 au départ de la Regency Walk, la fameuse balade déguisée qui était à l'origine de ce week-end dans le Somerset. Après avoir profité du petit-déjeuner, nous avons revêtu nos robes, fait mutuellement nos nœuds, mis nos chapeaux – gros fail au niveau de ma coiffure, il aurait fallu un chignon, ou des cheveux très courts, mais pas cet entre-deux, — et nos chaussures, direction The Crescent, point de ralliement des Austeniens, et lieu très pratique : devant les maisons qui s'étalent en demi-lune, il y a une grande étendue d'herbe, idéale pour ce genre de rassemblement.

En comparaison des autres participants (même s'il faut bien le dire, l'assemblée était à 80 % féminine), nous étions vraiment parties le nez au vent : pas de châle, pas de gants, pas d'ombrelle, pas de petits spencer... Et pourtant, nous n'avons pas eu froid du tout, sur les deux heures de promenade (à petites foulées), qui nous a donc mené du haut de Bath à la rivière Avon, dans Parade Garden, pour le tea final... Ecourté par une pluie aussi violente que brève, qui nous a contraintes à nous abriter sous un saule pleureur (très mauvais plan, ne protège pas de la pluie). Nous avons croisé des fans originaires du Pays-de-Galles, d'Ecosse, d'Irlande, d'Italie, de Hollande… Certaines nous ont demandé si nous lisions Jane dans le texte ou en traduction (euh, comment dire... Les films de la BBC en VOST, ça compte ?)

Who can ever be tired of Bath ?
Who can ever be tired of Bath ?
Who can ever be tired of Bath ?

Un peu trempées, nous sommes repassées à l'hôtel prendre la cape et le manteau en velours noir que j'avais eu la bonne idée d'emmener (et qui prenaient toute la place dans mon énorme valise, hum hum), et avons décidé d'aller prendre un high tea à la Pump room, célèbre lieu de promenade dans les romans de Jane, où les héros, sous prétexte de boire un verre d'eau de la source de Bath, se croisent l'air de rien près de la fontaine. La fontaine existe toujours et est toujours alimentée par l'eau de la source, mais la promenade est devenue un salon de thé.

Nous avons dégusté un high tea (un Somerset high tea), avec les fameux petits sandwichs au concombre, les scones, le beurre bien jaune, les muffins, les macarons... Autant vous dire que j'avais l'impression d'avoir un éléphant sur l'estomac en sortant de là – une telle charge de gluten et de lactose d'un seul coup, je ne suis plus habituée – heureusement, la reprise de notre marche à travers la ville m'a aidé à digérer. Bien que l'après-midi soit carrément pluvieuse, le fait d'aller d'un endroit à l'autre – de la Fayre au Jane Austen Centre – me l'aurait presque fait oublier. Et puis passer la journée en costume, à faire prendre en photo avec/par des inconnus, à grands coups de "you both are so lovely", "so cute, "botiful"... fait oublier tous les nuages !

A 19 heures, nous avons repris nos habits du 21e siècle – et retrouvé avec bonheur nos chaussures plates et nos jeans – et sommes allées au spa – moderne – de Bath. Dont la particularité est d'avoir un bassin en plein air au dernier étage. Ce qui fait, que, barbotant dans une eau chaude, nous avons pu profiter du coucher de soleil à l'ouest ET d'un arc-en-ciel à l'est, en partant du clocher de Bath abbey, spectacle assez magique. Puis nous avons essayé les hammams, la chambre froide avec glaçons, celle de relaxation avec ses "chaises longues" carrelées, chauffantes, sa projection d'images de l'espace et sa fausse constellation au plafond, le bassin au sous-sol... En sortant, à 21 h 30, très inquiètes de ne pas trouver à manger, et n'ayant aucune envie de dîner d'une pizza ou de tapas, nous avons avisé un pub, qui, par chance, servait encore. Deux fish and chips plus tard,de retour à notre chambre, nous nous sommes vite endormies.

Who can ever be tired of Bath ?
Who can ever be tired of Bath ?
Who can ever be tired of Bath ?

Pour notre dernier jour, nous avons passé la matinée aux bains romains. A visiter ce complexe hyraulique où l'eau circule encore, comme du temps des Romains, ce qui est assez vertigineux. Celle qui sort de la source aujourd'hui est de l'eau de pluie tombée il y a 10 000 ans. Avant les Romains, des tribus celtes avaient déjà repéré que de l'eau chaude sortait de la terre, avec des fumeroles et de grosses bulles à la surface – ce qui est toujours visible aujourd'hui dans le bassin de la source.

Les Celtes y adoraient Sulis, les Romains adaptèrent le culte en celui de Sulis Minerve, construisirent des thermes et un temple à cet emplacement : un centre à la fois spirituel et thérapeutique. Nous avons passé 2 h 30 dans le musée et il y avait vraiment de quoi faire : en effet, quantité d'objets ont été retrouvés dans la source et dans les circuits d'eau des thermes. Et notamment des messages de supplition, écrits à la déesse sur des rouleaux de plomb et jetés dans la source. Tout comme une quantité astronomique de pièces de monnaie, qui témoignent du rayonnement d'Aquae Sulis dans tout l'empire. On peut boire un verre de la fameuse eau de Bath : elle est très chaude et a un goût assez métallique… On imagine très bien le genre de cure des Romains : "un verre d'Aquae Sulis tous les matins me coupe l'appétit et rend plus svelte !"

C'est vraiment un musée génial, à découvrir. Avant de repartir, nous avons fait un tour dans l'abbaye - où l'entrée n'est pas payante, mais si tu donnes 2 livres c'est quand même mieux, et tu n'as pas le choix, puisque la petite dame à l'entrée t'agite son panier sous le nez. Nous avions admiré les anges qui grimpent sur les échelles à l'extérieur, nous avons découvert la voûte aérienne à l'intérieur et les innombrables pierres tombales qui recouvrent le sol, les murs. Un des projets de l'église actuellement est de profiter de la chaleur de la source pour chauffer l'église par géothermie. Une énième façon de profiter de l'eau bénie de Sulis !

Who can ever be tired of Bath ?
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Who can ever be tired of Bath ?
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