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La petite maison dans la banlieue

Le miracle de mai

16 Mai 2013, 09:07am

Publié par lapetitemaison

Le miracle de mai

La réponse est arrivée alors que nous étions déjà partis en Bretagne. C'est le Capitaine, resté à la maison, il ne nous rejoignait que pour le 8 mai (son crédit de congé ayant été bien entamé en avril lors des premières semaines de Colombine), qui la trouva. Heureusement, car, il fallait répondre sous quinze jours (oups), et la lettre a mis huit jours pour parcourir les 800 m qui séparent la mairie de la maison...

Pour la troisième fois, j'ai demandé une place en crèche. Parce que c'est un mode de garde que j'ai testé et approuvé avec bonheur pour Petit Brun et Petit Châtain, épatée par le professionalisme des puéricultrices, en mesure de détailler minute par minute la journée et le développement des chérubins, de leur proposer une multitude de jeux et d'activités… Et moins onéreux qu'une assistante maternelle (et encore, nous réduisions les heures supplémentaires au maximum !)
Et pour la troisième fois, le miracle s'est produit. Enfin, pour être honnêtes, quand nous avons emménagé dans la petite maison, j'avais demandé une place pour Petit Brun, sans grand espoir.

Comme à Paris, la chose semblait impossible : il y a une seule crèche dans le quartier. Sise entre l'école de Petit Brun et Petit Châtain et le centre de loisirs. Cela fait donc trois ans que je bave devant LA crèche. Encore plus cet automne et cet hiver.

Comme à Paris, je n'avais aucun piston à faire jouer. La première chose que la vox populi dit quand l'on évoque l'idée de demander une place en crèche (innocents, fous que nous sommes), c'est : "faut y aller dès que ton test de grossesse est positif", "de toutes façons, c'est le piston ou rien".

Comme à Paris, j'ai donc suivi scrupuleusement la procédure. Rempli un premier dossier en décembre, enceinte de six mois (en fait, rien ne sert de s'énerver avant, ou alors, passer un coup de fil pour connaître les us et coutumes du pays). En remplir un second en janvier, parce qu'entretemps, la procédure a changé. On a plus le choix entre trois structures, mais une seule. Quand j'appelle pour vérifier que mon nouveau dossier a bien été reçu,on me répond que sur les 1 000 dossiers reçus, on ne donne pas d'accusé de réception, et que si je n'ai pas de nouvelles, ben c'est qu'il aura été perdu. Et que dans ce cas, il suffira de me manifester et de de renvoyer un dossier.

Comme à Paris, je tente la dernière cartouche : le rendez-vous avec l'adjointe au maire chargée de la petite enfance. J'avais déjà joint une lettre "de motivation" à mon deuxième dossier. Mais l'adjointe au maire ne l'a jamais eue, parce que ce sont deux services différents. Ah. Je me fends d'une simple demande de rendez-vous avec l'adjointe. Et là commence une grande partie de loupés téléphoniques avec son secrétariat (qui appelle en numéro masqué sur mon portable, en demandant à ce que je les rappelle, mais sans laisser de numéro où les joindre), à tel point, que le 11 mars, bravant la tempête de neige, je fais le pied de grue à la mairie dès l'ouverture, pour passer mon coup de fil depuis le hall et enfin obtenir une date de rendez-vous. Rendez-vous est donc pris pour le 6 avril, mais il faudra le confirmer. La veille du rendez-vous, dans un bel acte manqué, je loupe l'appel et j'efface le message où pour une fois, la secrétaire laissait un numéro où la rappeler. Heureusement, elle avait aussi appelé sur le fixe et le Capitaine avait décroché. Sauvés.

Comme à Paris, j'ai tout donné lors de l'entretien. Pour ma première demande, l'adjointe au maire chargée de la petite enfance tenait une permanence. J'y avais été en avril (les commissions se tenaient début mai), enceinte jusqu'aux dents, avec un bouquin. L'adjointe était blonde et glaciale. Elle ne décrocha pas un mot de l'entretien, me laissant parler en roue libre, prenant des notes, et terminant au bout de 20 minutes par un : "merci, on vous tiendra au courant". Pour ma deuxième demande, la procédure avait changé, il fallait prendre rendez-vous avec l'adjointe. Celle-ci me toisait d'un air ennuyé, "mais vous avez vos chances puisque votre aîné est encore à la crèche l'an prochain". Oui, mais on était au moins dix mamans enceintes en même temps, et déjà, sur les conseils de la directrice de la crèche, j'avais choisi de prendre un congé parental pour tirer jusqu'en septembre, et ne demander qu'une place qu'en septembre pour maximiser mes chances (je devais reprendre le travail initialement mi-mai pour Petit Châtain).

Là, j'ai expliqué que c'était notre numéro 3. Que nous n'avions jamais eu de place ici puisque Petit Châtain était arrivé "en cours de parcours". Que la crèche était située idéalement entre l'école, le centre aéré et l'école primaire où irait Petit Brun l'an prochain. Que c'était moi qui gérait le matin et le Capitaine le soir, puisqu'il travaillait idéalement à La Défonce, et que, en septembre, même s'il changeait de mission, ce serait certainement encore le cas. Que ma situation professionnelle était très incertaine et que s'il fallait que je recherche un emploi à l'automne, je ne pourrais certainement pas le faire en ayant une assistante maternelle à payer. Que nous avions testé les deux systèmes, et que si tout s'était très bien passé avec l'assistante maternelle agréée par la PMI, je me sentais, comme lors de la naissance de Petit Brun, complètement incapable d'assurer le recrutement d'une nounou en garde partagée, ayant entendu trop d'histoires terribles. L'adjointe au maire était très aimable et bavarde (je compris pourquoi j'avais poireauté 20 minutes en arrivant pile à l'heure...). Elle partageait mes réticences sur les nounous non agréées, essaya de calmer mes angoisses sur mon avenir professionnel, me fit le catalogue de toutes les réalisations municipales en matière de crèches (que je savais fort minces, et surtout pas destinées à notre quartier). J'opinais du chef, notais avec inquiétude qu'elle ne griffonnait presque rien dans notre dossier, et donnais le coup de grâce en assenant que si nous n'avions pas de place en crèche et que je perdais mon emploi, ce serait la case congé parental - au moins pour un an. Et que je ne me voyais pas du tout à la maison pendant trois ans. La féministe en l'adjointe au maire en fut horrifiée, on se quitta bonnes amies, moi vidée et incapable de savoir si ça avait marché.

Une fois de plus, le miracle a eu lieu. Une fois de plus, la sélection a été rude : seulement 18 places chez les bébés (six de plus que dans notre petite crèche parisienne, qui comptait 12 berceaux seulement). Maintenant, je peux profiter pleinement de mon congé maternité avec Colombine, en attendant l'adaptation début septembre...

Commenter cet article
G
Bien joué !!<br /> Finalement c'est pas très différent d'un entretien d'embauche...
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L
tout à fait... et encore, il me reste à &quot;réussir&quot; l'entretien avec la directrice de la crèche et l'adaptation avec les puéricultrices pour notre CDD de trois ans...
L
Héhé, je demanderai à la directrice d'où vient ce nom...
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L
Crèche Les goëlands? Ca y est vous avez déménagé à la Trinité??;)
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