De l'art du rangement
Tous les ans, vers la Pentecôte, on procrastine. Il fait beau, on oublie des vestes avec le portefeuille un dimanche soir qu'il va bien falloir récupérer le soir même. D'autant plus qu'avec Internet, maintenant, on a le temps. Comment expliquer alors, qu'hier soir, on était en panique aux alentours de minuit parce qu'il manquait plein de fgfhgjgglg papiers pour la déclaration d'impôts ? (Inutile de laisser courir la plaisanterie jusqu'au 23 juin, avais-je argué). Où mes bulletins de salaire (de septembre à février, les trois derniers dormant sagement, à leur place, dans mon sac à main) s'étaient-ils volatilisés ? Et les papiers de la banque pour déclarer les intérêts du crédit, les avait-on bien reçus ?
"Je ne sais pas où TU les as rangés, mes bulletins sont dans la boîte en fer", dénonçait le Capitaine, qui se battait avec l'interface et les codes obscurs du site des impôts. Me laissant la
quête desdites pièces manquantes au dossier.
Ce qui est parfaitement injuste, le Capitaine étant aussi bordélique que moi. Enfin, disons que nous sommes des bordéliques organisés en surface : les boîtes en fer pour archiver les bulletins de
salaire, papiers de banque, de crèche, de cantine, de sécu, de mutuelle, d'assurances diverses et variées existent. Quand elles explosent, on les vide même et on respecte scrupuleusement la durée
d'archivage des papiers. Le déménagement nous a donné l'occasion d'un grand bazardement : hop ! les factures lilloises des gaz et d'électricité, les premiers relevés bancaires, factures de
téléphones portables. Pas hop, mais précieusement gardés, les bulletins de salaire, les points retraite dont on ne verra sûrement pas la couleur, mais sait-on jamais...
Le fond du problème, nous le savions aussi bien l'un que l'autre, c'est que depuis notre emménagement, le circuit du courrier administratif jusqu'aux boîtes en fer est poussif. Les papiers
mettent bien trois mois à rejoindre leurs pochettes, entre l'instant où l'on sort le courrier de la boîte aux lettres, où on l'ouvre dans la salle à manger,où il monte un étage pour atterir dans
notre chambre (où parfois on l'oublie sous une pile de bouquins, pire, dans un tiroir où on l'avait vite planqué pour cause de dîner officiel où l'on voudrait donner l'illusion que cette maison
est bien rangée), puis un deuxième...
Jusque tard dans la nuit, nous avons donc chassé le courrier délaissé. Découvrant avec soulagement les bulletins de salaire manquants, et rangeant du coup le bureau qui en avait bien besoin... En se promettant d'être mieux organisé l'an prochain ?