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La petite maison dans la banlieue

En vadrouille

26 Avril 2013, 18:57pm

Publié par lapetitemaison

Hier et aujourd'hui, nous avons quitté notre coin de banlieue, histoire d'aller rouler la poussette hors de son terrain habituel (elle pourrait presque aller au centre de loisirs toute seule, c'est dire !), et de nous lancer dans les transports en commun. Juste Colombine et moi. On avait déjà rallié le cabinet de l’ostéopathe en train et métro, mais le Capitaine, alors en congés, avait servi de porteur de poussette. Trop facile.
Le vrai challenge, c'était de se débrouiller. Seules.

Jeudi, notre mission était de rallier Nation pour un déjeuner. Depuis la mise en route du tramway, le RER A s'est prodigieusement rapproché de la maison. Le plan, indiqué par ratp.fr, le Bison futé de l'usager francilien, était simple : un peu de tram, et hop ! Le RER A jusqu'à Nation.

Comme il fait très beau (et qu'on est pas sûrs de revoir le soleil avant le 1er août), on part légères et court vêtues, Colombine dans la seule robe d'été qu'elle a en 3 mois, offerte par Mané, les pieds tout de même dans les chaussons tricotés par la cousine Marie-France - j'ai trop peur de croiser une grand-mère dans le métro qui s'offusquerait que cette enfant ait les pieds nus. De toutes façons, elle finira par enlever toute seule les chaussons. Elle a quand même un body manches longues, tout simplement parce que l'unique body manches courtes n'était pas propre. Au moment de franchir le portillon du jardin, je m'aperçois que j'ai oublié le sac à langer sur la table de la salle à manger. Faux départ.

Évidemment, le tramway nous passe sous le nez quand on arrive sur zone. Et je n'ai pas les bons réflexes pour traverser pile au niveau de la station : on fait un peu touristes par rapport aux "vrais" usagers qui eux connaissent tous les trucs et astuces.
Arrivées à La Défense, l'ascenseur sur le quai du tramway est en panne. Une dame me propose de l'aide pour porter la poussette, alors que j'envisageais de descendre en deux fois : d'abord la nacelle, puis les pieds repliés et les sacs. En descendant, je vois qu'il y avait des escalators un peu plus loin. Je suis confuse, mais la dame vient d'aider un monsieur en fauteuil roulant : à côté, la poussette de Colombine doit sembler ultra-légère.
Grâce aux portes spéciales poussettes et fauteuils, on arrive aux escalators du RER sans problèmes. Mais pour passer le portillon, à ce niveau, pas de porte pour poussettes. Je replie les pieds, pose le cosy sur le portillon, un jeune Roumain se précipite pour porter le cosy (alors que je peux très bien me débrouiller seule). Et me demande une pièce après...
Une fois dans le RER, c'est direct jusqu'à Nation, arrivées à destination, je repère l'ascenseur (qui longe les escalators qu'on aurait aussi bien pu prendre). Le deuxième ascenseur qui permet de sortir de la station est attendu par une foule... tout à fait valide (et sans poussette), qui ne se bouge pas pour nous laisser la priorité, mais au final on réussit tous à rentrer dans l'ascenseur, ouf.

Première partie du trajet réussie, je suis plutôt contente, et très confiante quand au trajet retour. Hop, l'ascenseur pour descendre dans la station, hop, l'ascenseur le long des escalators, hop, le RER qui arrive tout juste. Hop... Ah non, on ne part pas... "colis suspect à Auber, ce RER retourne à son point de départ et ne prend plus de voyageurs, veuillez emprunter les correspondances..."

On ne rentrera donc pas en RER, ça tombe bien, j'ai des courses à faire à Saint-Lazare. Prenons donc la ligne 9. Bon, le coup des ascenseurs, ça ne pouvait pas marcher partout. Première volée d'escaliers. Arrive une petite dame, soixantaine dynamique, "on va vous aider madame". Qui avise un monsieur : "monsieur ! Oui, vous là-bas ! Venez aider madame !" Pas le choix, il se retrouve à porter la poussette (du coup, je ne porte plus rien).
Arrivées à notre destination, nouvelles volées de marches, nouvelles dames serviables ("je sais ce que c'est, j'en ai eu trois"), le soleil tape maintenant très fort, vite, vite, faisons ces courses avant que les trains ne soient de véritables étuves.

Le premier train – sans étage, ce qui me permet d'être assise sur un strapontin – ne partira jamais. "Problème technique". Il doit avoir trop chaud. Le suivant est annoncé deux quais plus loin, dix minutes plus tard. Colombine commence à avoir de plus en plus chaud et de plus en plus faim, car l'heure du biberon de 17 heures approche. Malheur, c'est un train à deux étages. Avec des barres au centre de la porte où la poussette passe avec peine, à cause des nombreux sacs et paquets que j'ai accroché sur les poignées. Et il me faut pratiquement porter la poussette pour franchir l'espace qui sépare le wagon du quai. Cela signifie également un espace central minuscule et pas de siège pour moi.... Le jackpot des emmerdes. Une minute avant le départ, sept contrôleurs montent avec nous alors que nous sommes déjà très serrés. Le train avance très lentement jusqu'à franchir la Seine... La chaleur, la conversation des contrôleurs (Comment passer sur un TGV ? Les errements de la politique RH de la SNCF, qui réduit les équipes d'un côté et réembauche de l'autre, etc), les pleurs de Colombine... Je suis liquifiée de chaleur et bien contente de descendre enfin, il fait presque frais dehors en comparaison du four dont nous sortons. Je cours presque jusqu'à la maison, donne un bain à Colombine – ça tombe bien, c'est le jour et ça va la rafraîchir. Je prendrais bien une douche moi aussi avant d'aller récupérer Petit Brun et Petit Châtain, mais je n'en aurais pas le temps. J'ai déjà réussi à ne pas être en retard au centre de loisirs, ouf.

Ce matin, nous étions attendues à l'autre bout de la banlieue pour un déjeuner-biberon avec la quasi jumelle de Colombine. 1 h 03 de trajet annoncé, fastoche. Je me devais bien de rendre la pareille à la mère de la quasi jumelle, qui avait accompli le trajet inverse, enceinte jusqu'aux dents pour venir déjeuner avec moi avant nos accouchements. Nous avions fini l'aprem en papotant comme deux baleines échouées sur notre lit, c'était encore l'endroit où nous étions le mieux installées !

Cette fois-ci, à La Défense, l'ascenseur fonctionnait sur le quai du tramway. Ce qui a tout changé. Car quand on peut faire le parcours spécial poussette d'un bout à l'autre, c'est plutôt bien foutu, les transports en commun. Hop, l'ascenseur, hop, les portillons dédiés pour sortir du tram et entrer dans le RER, hop, les escalators pour rallier le quai. Coup de chance, celui qui arrivait à quai ralliait notre destination. C'était un train tout beau tout neuf, blanc et vert aux couleurs de la RATP, mais à deux étages, donc toujours sans siège pour moi. Heureusement que ce n'était pas l'heure de pointe : impossible de se mettre dans un endroit où la poussette ne gêne pas la montée ou la descente des passagers...

Quand nous sommes reparties, un fin crachin breton s'était mis à tomber, le vent s'était levé et nous avons été contentes de nous retrouver au chaud dans le RER. À La Défense, j'ai suivi, un peu méfiante, les panneaux indiquant l'ascenseur, lequel était planqué tout au bout du quai dans un recoin qui sentait l'urine. Les boutons d'appel ne s'allumaient plus, mais finalement, les portes se sont ouvertes et la cabine nous a déposé au niveau d'un deuxième ascenseur qui nous amenait au tramway. Comme hier, l'heure du biberon approchait, mais devant le mauvais temps, j'ai pris l'option bus pour nous rapprocher au maximum. Et j'ai troqué jupe et sandalettes contre jean et boots pour courir au centre de loisirs...

En vadrouille
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G
C'est vrai qu'on oublie le parcours du combattant des poussettes. Promis, je ferai+ attention la prochaine fois que je verrai une maman empêtrée...
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