Ta maison sur ton dos

Ce qu'il y a de bien avec le télétravail, tout le monde le dit en chœur, c'est le gain de temps sur les transports, le gain de temps tout court sur la journée de travail (moins de bavardages, de pause café, une pause déjeuner sensiblement raccourcie), et j'avoue, j'apprécie le fait de pouvoir gérer les devoirs, les bains, les demandes multiples à partir de 18 heures. 

Ce qu'il y a de moins bien avec le télétravail, c'est la transhumance de l'ordinateur portable dans les transports en commun. Deux fois par semaine tout de même. J'avais récupéré auprès du service informatique une sacoche de VRP (mais taillée pour un grand VRP genre 1 m 80) : elle me sciait l'épaule et me battait le flanc (car je n'ai pas des jambes d'1 m 20 au garrot). Sans compter que mon autre épaule était mise à mal par mon sac, qui pèse un bon parpaing et dont j'avais encore besoin pour trimballer l'essentiel. Et il ne pouvait contenir ni mes cahiers du bureau, ni l'ordi. 

Il me fallait me résoudre à l'inévitable : devenir une meuf à sac à dos. Cela ne m'était jamais arrivé lors de mes précédentes expériences de télétravail : quand j'étais à la maison, j'utilisais tout simplement mon ordinateur personnel. Mais où trouver un sac à dos qui 1, ne coûte pas un bras, 2, ne soit pas moche, 3, puisse contenir le bazar pro et perso ? 

Après une matinée de recherches et de consultation auprès d'autres tortues, et sans doute un peu aidée par mon téléphone qui m'écoute , une énième recherche google "joli sac à dos femme ordi 15 pouces", me présenta Vieux-Lille, oui, c'est son nom, comme un écho à mes années d'étudiante. 

Nous vivons depuis une belle histoire : mes épaules ne sont plus un bloc de béton armé, et j'oublie presque que je transporte un outil de travail. Je le trouve presque beau (j'avais quand même réussi à ne pas être une maman à sac à dos quand les enfants étaient en poussette, je trouvais la punition pandémique un peu amère), avec son design de dry bag (les sacs étanches de bateau que l'on roule selon le nombre de choses que l'on y entasse), et éminement pratique. 

Reste à travailler sur mon étourderie, comme disent les coachs de développement personnel. Car trimballer son poste de travail sur son dos tous les deux jours n'est pas sans risques : il faut tout vérifier mille fois : clé, casque, fil de chargeur, cahiers, stylos, pass navigo, badge de la porte d'entrée.

C'est le festival des oublis : j'oublie mon masque un matin, puis mes clés sur la porte en revenant en chercher un, donc la petite clé qui permet de déverouiller l'ordi de son socle au bureau. Et il n'y a pas toujours (oui car la mésaventure m'était arrivée un dimanche) de petite clé de secours pour me sauver. J'oublie aussi ma carte bleue, en changeant de sac pour un déjeuner en télétravail. Disons que je suis en rodage. Quand j'aurais laissé tout en double entre la maison et le bureau, ça ira (peut-être) mieux. 

Comments

[Marie-Antoinette Ay]

Come d'habitude j'adore.

[lapetitemaison]

Merci !

[Marie-Antoinette Ay]

Comme et non come