Pâques en roulotte

Pour les trois jours du week-end pascal, j'avais envie de partir, mais pas trop loin (pour ne pas passer trop de temps dans les bouchons), et tous les cinq. Nous ne prendrons pas de vacances à la fin du mois, et le Capitaine part en mer la semaine de l'Ascension.

Nous avions beaucoup aimé Fontainebleau où nous avions atterri par défaut, avec le Capitaine, à la Toussaint 2016, par le jeu de réservation de week-end de dernière minute. On avait le choix entre Versailles ou… Fontainebleau, à l'autre bout de l'Île-de-France. Ni le Capitaine ni moi n'y avions alors mis les pieds, et je me suis dit ce week-end-là que c'était une destination parfaite pour y revenir avec les enfants.

Je ne sais plus où j'avais trouvé l'info, mais je savais qu'il était possible de louer des roulottes en forêt de Fontainebleau. Pâques tombant très tôt cette année, c'était un peu hasardeux, et j'ai eu très peur toute la semaine, au vu de la météo catastrophique qui était annoncée. Au final, on s'en est super bien tirés pour le temps. On a eu quasiment la dernière roulotte de disponible (en se réveillant début mars, bien normal).

La roulotte était disponible à partir de 15 h le samedi. Nous sommes partis tranquillement samedi matin, pensant arriver pour le déjeuner à Fontainebleau, et réserver nos billets pour la visite que nous avions repérée pour les enfants : "Enquête au château". Colombine était un peu petite, mais ça pourrait passer. 

C'était sans compter sur les milliers de Franciliens qui avaient eu la même idée que nous, à savoir partir en week-end vers l'est… Deux heures de voiture (à très petite vitesse), et 65 kilomètres plus tard, nous arrivions enfin sur la place du château, affamés. Mais tous les restaurants affichaient complets, et la pluie tombait fortement.

Nous avons échoué dans une pizzeria du centre-ville, avant de nous casser le nez aux caisses du château : la visite de 15 h était complète, mais on pouvait tout de même déjà acheter des billets pour le lendemain. Changement de plan : nous irions donc visiter Vaux-le-Vicomte cet après-midi, et passerions la journée de dimanche à Fontainebleau.

Les parkings de Vaux-le-Vicomte affichaient complet ou presque et il ne fut pas facile de caser le minibus : nos amis de l'A6 et de environs s'étaient donnés rendez-vous là (quelle originalité). La dernière fois que j'avais été à Vaux, c'était en sortie scolaire en CM1, et les jardins et l'extérieur du château ne m'ont pas dit grand-chose (hormis les magnifiques carpes géantes des douves, bleues et grises).

Les enfants ont participé à la chasse aux œufs, qui consistait à récupérer des œufs en plastique bleu, vert et rouge à trois stands (œuf dans la cuillère, trois parcours de course selon les âges, et jeu de croquet), puis enfin à chasser l'œuf (toujours en plastique dans trois parcours de la forêt. Nous nous sommes alors partagés en deux équipes, moi et les garçons pour le parcours 8-14 ans et le Capitaine et Colombine pour le parcours 5-7 ans. 

Ils ont récupéré des petits sacs en papier, contenant un pitch et des oeufs en chocolat : la fête. En revanche, on approchait de 17 heures et plutôt que d'aller chasser l'œuf avec les adultes, nous avons préféré visiter le château. Nous n'avions pas de visite, ni d'audioguide et je l'ai un peu regretté.

Les explications dans les pièces sont assez lacunaires, même sur l'histoire de Fouquet et du château et les enfants, fatigués, avaient adopté une vitesse de déplacement qui laissait les adultes un peu sur leur faim. Mention spéciale à l'exposition temporaire sur le château pendant la Grande Guerre, qui a servi d'hôpital et abrité une unité de chirurgie réparatrice pour les blessures aux jambes alors à la pointe de l'innovation.

Nous sommes arrivés à la roulotte à 18 heures. Très propre et confortable, elle était composée de deux pièces : une grande salle avec lit superposé-banquette où les enfants ont dormi, avec un coin cuisine assez pratique et bien fourni (micro-ondes, plaques, frigidaire, bouilloire et cafetière). Nous avions apporté des serviettes de toilette, mais la literie était fournie.

Grâce aux petits convecteurs électriques, nous n'avons pas eu froid du tout. La petite salle de douche/toilette était très bien, et l'armoire de notre "chambre" a suffi pour entreposer nos affaires pour un week-end. Il y avait même une table et des chaises de jardin, dont nous n'avons pas profité. 

Le lendemain matin, nous avons donc passé la journée à Fontainebleau, profitant de l'église Saint-Louis pour la messe de Pâques (nous avons calé pour la Vigile la veille, Colombine était morte de fatigue et nous aussi, finalement). A la sortie, nouvelle distribution d'œufs en chocolat, alors que les cloches étaient passées très généreusement à la roulotte. Nous avons déjeuné au Café de France, en face du château (comme la veille, tous les restaurants étaient pris d'assaut). Notre table était côté bar, mais finalement, avec les enfants, c'était aussi bien.

A 15 heures tout juste, nous arrivons au point de rendez-vous pour la visite… Et là, déconvenue : la visite est complète, nos billets ne servent à rien, parce que le premier dimanche du mois, le château est gratuit et que l'on ne peut pas nous les rembourser. Au final, le guide nous accepte dans son groupe, mais nous avons eu chaud !

"Enquête au château" est une visite où les enfants, à l'aide d'indices, doivent résoudre une énigme et éliminer des coupables - des personnages célèbres du château. C'est surtout l'occasion de passer dans des salles fermées au public, par des portes habituellement closes : on circule en petits groupes, dans la cour ovale, dans la salle de bal aménagée par Louis-Philippe, la galerie des Cerfs et ses peintures-plans des châteaux royaux, la chapelle basse Saint-Saturnin, etc. Le guide était super et nous a permis de nous rendre compte des ajouts successifs faits au donjon féodal pour aboutir au château d'aujourd'hui. 

Après avoir trouvé le coupable (Saint-Louis, je spoile), 2 h 30 plus tard, nous avons voulu quand même emprunter le circuit "normal" de la visite, pour que les enfants voient les pièces napoléoniennes. Erreur fatale : l'effet week-end de Pâques + gratuité du musée nous a fait traverser le musée au pas, coups de sacs à dos dans le visage compris. Mais les enfants étaient ravis de l'expérience, même Colombine. 

Lundi matin, nous avons rangé la roulotte : nous avions été réveillés beaucoup trop tôt (7 h 30), par Colombine, qui pétait le feu. A 10 h, tout était dans le coffre du minibus, et nous avons rendu les clés, au grand désespoir de Nimbus, qui a adoré ce mode d'hébergement. Il a dormi en haut du lit superposé, laissant Asparagus aux prises avec Colombine. 

Direction la forêt de Fontainebleau, pour se dégourdir les jambes avant de regagner l'ouest de l'Île-de-France (même punition qu'à l'aller). Nous avions décidé de voir les gorges d'Apremont, où les rochers sont vraiments impressionnants. En cherchant le parking, nous sommes tombés sur des voitures de l'ONF, warnings allumés. C'était pour le changement de parcelle des moutons de la forêt, lesquels ont débarqué... Dix minutes plus tard. Nous les avons suivi un moment, marchant devant eux (sinon, ils nous suivaient et faisaient n'importe quoi et c'était nous qui nous faisions enguirlander par le berger). 

Cette rencontre bucolique nous a beaucoup éloigné des rochers. Et nous avons marché une bonne demi-heure avant de les atteindre. Heureusement, nous avions des biscuits et de l'eau. Mais n'avions pas prévu de pique-nique, ce qui aurait été parfait, au vu du mauvais temps annoncé.

Enfin, nous avons atteint les premiers rochers. Les garçons ont trouvé de longs bâtons de bergers, Colombine aussi, nous avons commencé à escalader les rochers, dans un paysage presque lunaire, les arbres n'ayant pas encore retrouvé leur feuillage... On aurait des jedis. Mais l'heure tournait, il fallait regagner la voiture (le Capitaine est parti en éclaireur la chercher, et nous avons rejoint le parking qui était… à 5 minutes de marche). 

Après une pizza à Barbizon, nous avons repris la route. Pas de musée (notre petite promenade avait un peu fatigué les troupes). Et comme à l'aller, nous avions deux heures de route pour rentrer à la maison…