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La petite maison dans la banlieue

Ma vie en vert/2/le choc Béa Johnson

4 Janvier 2016, 21:47pm

Publié par lapetitemaison

Un livre lu, relu, prêté...

Un livre lu, relu, prêté...

Quand j'ai offert le livre "Zéro déchet" au Capitaine, c'était une taquinerie sur le sous-titre un brin racoleur "comment j'ai réalisé 40% d'économie en réduisant mes déchets à moins de 1 litre par an") et sur notre côté biobio (qui a considérablement augmenté depuis. Le Capitaine, qui a toujours mille bouquins de retard, a mis du temps à le lire (au final, je crois d'ailleurs qu'il ne l'a jamais vraiment lu, puisque je lui ai lu à voix haute presque in extenso).

Je croyais déjà être très forte : nous mangions locavores grâce à notre maraîcher de Montesson (coucou, les légumes et les fruits le long de l'A14), ou presque (les bananes de Martinique et de Guadeloupe, ça ne compte pas), et presque tout vient du marché. En semaine, nous nous déplacions à vélo et en transports en commun, gardant le minibus pour le week-end. Bon, depuis que les enfants vont à l'école un peu plus loin, nous avons investi dans une twingold, mais nous prenons le bus un matin sur cinq. Cela dit, la twingold, c'est mal, mais ça consomme moins en ville que le minibus. Et d'ailleurs, quand nous bougeons à moins de 4, nous prenons plus souvent la twingold.

C'est vrai qu'en compostant, je trouvais que notre poubelle de cuisine ne servait plus qu'à contenir des emballages plastiques. Je me donnais bonne conscience en utilisant des savons pour le bain, en ne faisant pas couler l'eau pour me brosser les dents, en arrosant mes plantes avec l'eau des patates...

Mais je n'avais encore rien vu. Béa Johnson, Française vivant aux États-Unis, grâce à son mantra des "5 R" (Refuser, réduire, réutiliser, recycler, composter), de multiples tâtonnements et beaucoup d'humour et de volonté, arrive effectivement à 1 litre de déchets par an pour une famille de 4 personnes.

Le déclic lui est venu après une période de vaches maigres et le passage d'une maison de 280 m2 (soit deux fois la taille de la nôtre aujourd'hui !!) à une maison de 130 m2 : allégés en biens matériels (et en corvées !) Béa Johnson et sa famille se sont rendus compte que la simplicité les rendaient plus heureux.

J'ai trouvé ce livre très pratique, parce qu'il pointe du doigt le plus gros problème à mon sens de notre mode de vie : le suremballage, et qui plus est celui du suremballage plastique. Quand on sait que seulement 22 % des plastiques sont réellement recyclables (les autres sont brûlés), les rayons des supermarchés me donnent maintenant le vertige.

Chaque pièce de la maison est passée en revue et des solutions sont proposées : à chacun de trouver les siennes, plus ou moins rapidement ou radicalement. Personnellement, je ne vois pas l'intérêt d'aller jusqu'à abandonner ses bijoux ou ses bibelots (c'est mon côté brocanteur) : en revanche, arriver à se séparer d'objets qui ne trouvent plus leur place dans la maison et que l'on entasse inutilement (grosse grosse tendance du Capitaine) me semble déjà un premier pas important.

Avec son blog, puis son livre, Béa Johnson travaille, donne des conférences, voyage. Elle prouve que son mode de vie n'est pas incompatible avec une vie active, moderne. Et c'est réconfortant. Alors oui, cela demande de l'organisation. Mais cela n'est pas impossible. C'est surtout un changement d'habitude, de paradigme. Rien de plus.

Le seul défaut de ce livre : quand Béa Johnson a changé de vie, ses enfants étaient déjà grands. Je trouve donc que le passage couches/acquisition de la propreté/mouchoirs en papier est un peu vite expédié.

Ce que j'ai mis en place après sa lecture :

- les sacs en tissu pour les courses (et refuser les sacs en plastique de manière générale) : c'est un long travail de conversion (du Capitaine, puisque c'est lui qui fait les courses, et des commerçants de façon générale), mais nous n'avons plus qu'une petite dizaine de sacs en plastique qui entrent encore chez nous. Ceux que nous réutilisions déjà pour les poubelles des chambres et salles de bains ont été remplacés par des sacs en amidon de maïs

- acheter plus de seconde main (nos couverts et assiettes de cuisine, par exemple, sans aller direct chez Ikéa)... Et revendre, donner aussi plus rapidement pour lutter contre l'entassement (les vêtements, les livres, les jouets, etc.)

- arrêter le sopalin (remplacées par des débarbouillettes, trouvées ici). Oui, il faut les laver, mais avec 5 personnes à la maison, une machine à 40° se met facilement en route. Oui, je les ai achetées, mais on peut aussi bien les faire en réutilisant de vieilles serviettes éponges que l'on surfile (sinon cela s'effiloche dans la machine), c'est que Grand-maman a fait à La Rinissé. Et tout le monde les a adoptées. J'ai également investi dans des cotons lavables pour le visage (trop doux, trop bien) et pour le change de Colombine. J'ai limite regretté de ne pas avoir tenté les couches lavables pour elle.

- militer pour le vrac de façon générale : gros échec pour arriver au marché avec nos propres contenants... Hormis pour le marchand de fruits secs et d'olives. Depuis novembre, les corn flackes ont été remplacés par du porridge (en vrac) ou du pain (maison) avec nutella (maison) ou salidou (maison) ou confiture (maison). Je râle tellement que l'autre jour Asparagus s'est presque excusé d'avoir récupéré un pull oublié... rendu dans un sac plastique.

- trier plus souvent mes vêtements et essayer d'en acheter moins, ou du moins de meilleure qualité (soit éviter les chaînes qui font travailler leurs employés dans des conditions désastreuses), voire même de seconde main. Cela demande du temps, c'est sûr, mais ça vaut le coup.

Deux ans après sa lecture, je ne suis pas encore mûre pour laisser tomber ma crème de jour. Ni composter mes cheveux ni mes ongles. Et acheter bio, je voudrais bien, mais cela me gave d'y acheter des produits suremballés, surplastiqués. Rome ne s'est pas faite en un jour...

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P
Héhé, tu te moques de mes résolutions de réduction vestimentaire... Tu as les mêmes ;) Ok c'est un peu anecdotique. Pour la réduction des ordures, bon courage. Je te suis dans cette tendance même si je peux toujours pas composter :(
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T
Pauvre piquet ! en même temps tout le monde ne peut avoir la chance d'avoir des parents communistes.<br /> <br /> Je soutient cette démarche bobobio, même si tu exagères pour les couches lavables tu avais le temps de te lancer hi hi hi !!
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J
"c'est que Grand-maman a fait à La Rinissé. Et tout le monde les a adoptées"<br /> <br /> on a pas eu trop le choix en meme temps ^^
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