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La petite maison dans la banlieue

Un thé pour soi

5 Février 2018, 22:25pm

Publié par lapetitemaison

Un thé pour soi

Samedi, en fin d'après-midi, j'ai eu quelques heures de libre. Le Capitaine était en mer, les enfants chez leur grand-mère. J'avais un cadeau d'anniversaire à trouver, ainsi qu'un masque, puisque j'étais invitée à un bal masqué le soir. Sur le même trottoir, j'ai trouvé l'un et l'autre, et tant mieux parce que ma batterie de portable s'épuisait, me poussant à l'utiliser en mode économique pour arriver au terme de mon exploration urbaine.

J'avais repéré une séance de cinéma à 18 h 25 et j'avais une heure à patienter. Boulevard du Montparnasse, les cafés ne manquent pas : La Coupole, Le Dôme, dont les banquettes rouges et les lourds rideaux de velours, m'ont fait de l'œil, mais j'ai choisi le Sélect, par le café lui-même, mais la sorte de véranda, terrasse d'hiver couverte, qui précède le café lui-même.

Un thé, un samedi après-midi, seule dans Paris, cela ne m'arrive jamais. Des cafés avant un rendez-vous de médecin, oui, ou un entretien. Là, pleine vue sur le boulevard du Montparnasse, je me suis réchauffée les mains autour de ma tasse, bien teintée de thé vert pour la première, très très clairette pour les suivantes.

J'ai regardé le soir tomber sur ce boulevard humide, sur ce ciel dans lequel le soleil ne s'était jamais levé ce jour-là. De gris, il s'est bleuté, jusqu'à devenir bleu foncé, puis noir. Les lettres rouges de la Rotonde, clignotaient dans un sens, puis dans l'autre, dans un balancement hypnotique, et les feux des voitures lui répondaient dans le reflet des vitres.

Il n'y avait presque personne dans cette partie du café, à part ce monsieur élégant, plongé dans son journal. J'ai hésité avant de prendre la photo. Il ne me regardait pas.

Ensuite, j'ai réglé ma consommation, traversé le boulevard pour aller voir, au fond d'une galerie marchande qui vieillit très mal, "La Douleur", très beau et très long film. J'ai fait baisser la moyenne d'âge des spectateurs (certainement tous nés avant 1960). La dernière fois que j'avais été au cinéma toute seule, c'était à l'automne 2014. Alors en arrêt maladie, je n'avais pas pu empêcher la culpabilité de me gâcher mon plaisir. Là, j'ai profité de ces heures en solitaire, qui m'ont vraiment reposée des montagnes russes de janvier.

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